Les maux qui affectent notre système d’éducation sont bien connus. Ils ont été abondamment scrutés et analysés dans de nombreux travaux, notamment ceux, très récents, du Groupe de travail sur l’éducation et la formation (GTEF), qui représentent un grand pas dans la bonne direction. D'autres initiatives, telle celle du Séminaire WISE des 28 et 29 septembre 2011, où certaines pratiques exemplaires ayant cours en Haïti même ont été mises en évidence, sont venues en prolongement de ces travaux. Avec Haïti-Éduc'2012, il s’agit de continuer à construire sur les acquis: partir de la situation telle qu’elle est, des diagnostics qui ont été posés et des pistes de solution qui ont été dégagées par les uns ou par les autres, pour ajouter un autre maillon à la longue chaîne de l'amélioration continue qui, seule, pourra propulser notre pays dans le 21ème siècle.

L’objectif principal d’Haïti-Éduc’2012 est donc d’offrir aux participants, notamment aux professionnels du monde de l’éducation, un forum et un réseau où ils pourront (i) mettre en commun leur expérience et savoir-faire pour apprendre les uns des autres ; (ii) s’imprégner des analyses et recommandations contenues dans les documents publics du ministère de l’Éducation et de la Formation professionnelle, du GTEF, du GRAHN, et d’autres, pour éclairer la voie vers l’avenir ; (iii) chercher collectivement et individuellement comment traduire celles-ci dans leur travail de tous les jours, de la manière la plus efficace possible, au besoin avec l’aide de personnes-ressources appropriées.

Nos enquêtes sur le terrain nous ont rendus sensibles au fait que d’excellentes initiatives ont lieu ici ou là, mais qu’elles demeurent trop souvent isolées et mal connues. Pourquoi ne pas donner à leurs auteurs un cadre propice à la diffusion de celles-ci pour que d’autres s’en inspirent et les enrichissent à leur tour de leurs commentaires, le but étant de mutualiser les acquis plutôt que de gaspiller nos maigres ressources à constamment réinventer la roue en un grand nombre de petits projets qui s’accumulent sans s’additionner? Trois exemples entre mille :

  • Pourquoi ne pas réfléchir ensemble à la question bien concrète de l’éveil des enfants, dès la petite enfance, à une explication scientifique du monde à partir de ce qui les entoure au quotidien (étude des roches, des plantes, des animaux, des phases de la lune, des phénomènes météorologiques...)? Du même coup, pourquoi ne pas s’ingénier à bâtir ensemble le matériel pédagogique approprié tant pour les maîtres que pour les élèves de façon à généraliser et étendre de manière consensuelle ce qui se fait déjà, mais aussi à élargir et renforcer nos connaissances en faisant nôtres d’autres pratiques d’excellence reconnues?
  • Pourquoi ne pas offrir aux entreprises industrielles et commerciales ainsi qu’aux départements ministériels une occasion supplémentaire de s’approprier un ensemble d’outils de gestion relatifs à la stratégie d’entreprise, au leadership, à la planification et au contrôle de la qualité, dont la pertinence pour l’augmentation de la productivité, donc pour la création accrue de richesse, n’est plus à démontrer? Cette question rejoint les préoccupations et les travaux récents du Groupe de Travail sur la Compétitivité, ce qui indique une fois de plus, s’il en était besoin, que l’éducation est une réalité multiforme et que la mise à niveau de notre pays doit être envisagée de façon globale et coordonnée.
  • Comment intégrer concrètement les laissés-pour-compte de notre société en leur assurant à la fois une éducation de base, une formation professionnelle et un emploi correspondant à ce qu’ils auront appris à faire?

Un des volets d’Haïti-Éduc’2012, et non le moindre, sera d’offrir une série d’ateliers de formation à des étudiants et à des gens en entreprises de diverses régions du pays dans des domaines tels que les technologies de l’information et de la communication (Comment s’en servir comme d’un levier pour améliorer les opérations d’une organisation publique ou privée, de production ou de service), la planification et la gestion de la qualité, et la promotion des produits locaux sur les marchés étrangers. Cette liste n’est pas limitative.